Shut up, just shut up, shut up

Question existentielle : pourquoi je tombe toujours sur la lie de l'humanité dès que je pointe le bout de mon nez dehors ? Sans blague, les freaks c'est toujours pour ma pomme.
Des exemples ? J'en ai. Samedi dernier, je me suis fait éternuer dessus en plein H&M. Je ne plaisante pas. Je fouinais dans les rayons sans rien demander à personne, et tout d'un coup un homme d'âge incertain (= un peu vieux) passe à côté de moi et éternue pile au moment où il arrive à ma hauteur. Ben vas-y mon pote, fais comme chez toi surtout, c'est pas comme si la grippe A nous menaçait ! Je peux faire autre chose pour toi, tu veux t'essuyer le nez sur mon manteau ?
Autre exemple : lundi, je vais à la FNAC, et qui passe à côté de moi ? Une mamie au regard hagard, scotchée à son téléphone et hurlant dedans quelque chose du genre "Ouais ben c'est comme d'habitude, c'est les enfants qui commandent et les parents qui suivent !" Et elle est passée en continuant son rafût, comme si de rien n'était. Mais ma pauvre, on s'en tamponne de tes histoires ! Baisse le sonotone, tu nous bousilles les tympans !
Dernier exemple aujourd'hui dans le train. Etant de nature généreuse et compassionnée, comme vous l'avez tous deviné, j'enlève mon manteau et mes sacs pour libérer la place à côté de moi. Et là, qui s'assoit ? Un mec sexy en diable qui lirait les Chants de Maldoror ? Non, évidemment ce genre d'heureux hasard ne m'arrive jamais à moi. Dans les avions c'est toujours des vieilles, où des trop jeunes, où carrément personne, qui est à côté de moi. Et là ça n'a pas loupé, un vieux bizarre s'installe lestement. Petite précision, il a les cheveux blancs, longs et frisés, attachés en queue de cheval. Je sens déjà le drame arriver et ma vie basculer. Il commence par apostropher la passagère de devant (merci pour l'invention des iPod, il m'a laissée tranquille) pour lui demander si le trajet était direct. Alors que c'était bien marqué sur le panneau du quai qu'il y avait au bas mot une vingtaine d'arrêts. Puis il se met à parler tout seul, juste quelques mots. Le train démarre, le contrôleur fait son annonce au micro et énumère les arrêts, Mr Bizarre s'exclame "Et ben on est pas rendus !", puis quand le contrôleur nous souhaite un bon voyage, il répond "merci et bonne soirée !". Inutile de vous dire que j'ai béni le Ciel quand il est parti subrepticement (j'ai fermé les yeux, je les ai rouverts, il n'était plus là. Respect.). Bon vent !

Tout ça pour vous dire que parfois (bon d'accord, souvent), je hais les gens. Et c'est donc pour cela que je vais vous faire la liste des dix phrases que je supporte le moins d'entendre. Si un jour il vous viendrait à l'idée de me faire profiter d'une de ces phrases, retenez-vous, partez, coupez-vous la langue, n'importe quoi, mais abstenez-vous, merci.

10. Vous n'avez pas remporté l'enchère sur cet objet.
Annonce généralement suivie d'insultes fleuries et d'une envie fulgurante de frapper Bob (mon ordinateur, oui j'aime nommer mes objets, ça me donne l'impression d'avoir plus d'amis). Cette phrase donne la nausée à la capitaliste avide de possessions qui sommeille (ou plutôt qui fait rage) en moi.

9. Cette taille n'est plus disponible.
Ah ouais, et je fais quoi moi maintenant ? Je me coupe une fesse pour rentrer dans la taille d'en-dessous ? Je mange des Big Mac au Nutella jusqu'à ce que je remplisse la taille d'au-dessus ? Je me promène toute nue en maudissant votre enseigne ?

8. Les Experts, c'est trop bien.
Non.
A moins que par "trop bien" tu veuilles dire "tellement naze que ça me donne envie de me mettre la tête dans la cuvette des toilettes et de tirer la chasse" : dans ce cas oui, c'est trop bien.

7. Ca va, toi ?
Nan, pas trop tu vois, mon hamster est mort, j'ai un bouton de fièvre, je me suis fait rouler sur le pied par un bus rempli de supporters de foot hargneux, j'ai plus de bière dans le frigo, j'ai un ongle incarné, ce soir je suis obligée de louper Louis la Brocante, et pour couronner le tout je ne sais pas qui est le père de l'enfant que je vais mettre au monde dans un mois.
Ben pourquoi tu t'enfuis en courant ? Reviens, j'ai pas fini !

6. T'as lu Twilight ?
Toi, tu ne m'as pas bien regardée. Twilight est aux vampires ce que la chirurgie esthétique est à Meg Ryan : le début de la fin.
Donc NON, je n'ai pas lu Twilight, NON je n'ai pas vu les films, et NON les vampires qui brillent ne sont pas sexy, moi je m'en sers juste comme veilleuse la nuit.

5. Jean-Jean vous a invité à rejoindre le groupe "Un iPhone et 10000€ gratuits, votre sosie Facebook, une villa à gagner et même que ton âme soeur habite dedans, deux pour le prix d'un".
Après avoir lu le nom de ton groupe de pigeons, j'ai juste envie de devenir fan de "Une journée sans rire est une journée perdue" (42373 fans quand même...)

4. Alors, *il* s'appelle comment ?
Il s'appelle "Si tu me poses encore une fois cette question, c'est plus un visage que tu auras, c'est une pizza."

3. C'est spécial, ce que tu portes...
Tu sais, si tu n'aimes pas mes fringues, tu peux au choix

• regarder ailleurs
• ne rien dire mais ne pas moins en penser
• me le dire franchement, je pense que je peux tenir le choc, je survivrai, assez difficilement certes, il faudra peut-être me faire du bouche-à-bouche parce que je me serai évanouie de tristesse mais ça ira, promis, Gloria Gaynor me donnera le courage d'avancer.

Dans tous les cas, don't worry, ce que tu penses de mes sapes, je m'en fiche encore plus que de savoir quand Sarkozy a commencé à porter des talonnettes. Non parce que ça c'est quand même super intéressant : à quel âge exactement ? Suite à quelle sordide aventure, à quel traumatisme psychologique ? La hauteur du talon a-t-elle augmenté depuis ? Tellement de questions...

2. On reste amis j'espère ?!
Mais bien sûr, évidemment, quelle question ! De toutes façons être ami c'est beaucoup plus fun et amical quand on sait à quoi l'autre ressemble sans sous-vêtements ! Tu trouves pas ?

1. Qu'est-ce que tu vas faire de ta vie ?
Judicieuse question. Et bien c'est simple, je vais respirer jusqu'à ce que mort s'ensuive.